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Nouveau record de fonte de la banquise arctique

  • Benjamin Esmelin & Christophe Magdelaine
  • 9 mai 2016
  • 3 min de lecture

La banquise arctique se meurt, ici icebergs modestes à la dérive au Groenland © Christophe Magdelaine - Tous droits réservés


Le changement climatique n'est plus un chiffon rouge agité par des écologistes isolés mais bien un des problèmes majeurs auxquels nos sociétés « modernes » se voient actuellement confrontées. Les États s'y intéressent de plus près car son coût (bien que difficile à estimer) pourrait se révéler faramineux (cf. rapports du GIEC). Les États ont donc pris des engagements (bien que demeurant largement insuffisants) lors de la dernière COP 21 en décembre 2015 à Paris. Les régions polaires et notamment arctiques sont particulièrement exposées à ce réchauffement climatique et chaque année est marquée par un recul de la calotte glaciaire polaire. Les derniers relevés des données satellites et des études menées par le National Snow and Ice Data Center montrent de nouveaux records. La calotte glaciaire et la banquise toujours en net recul... Les dernières images et les données satellites sont tombées et elles sont claires : après un épisode de glaciation relativement tardif, la banquise arctique a atteint sont maximum de l'année le 24 mars dernier pour couvrir une superficie totale dépassant à peine les 14,5 millions de kilomètres carrés (km²), un record en terme de minimum de surface gelée. Les zones géographiques les plus touchées par ce recul de la calotte glaciaire sont tout particulièrement les mers de Barents et de Kara, alors que la mer de Béring elle voit sa surface gelée légèrement progresser. Seules exceptions : la mer de Labrador (Nord du Canada) ainsi que la baie de Hudson. Cela représente une perte de 1,12 millions de km² de banquise comparée à la moyenne annuelle calculée pour la période allant des années 1981 à 2010 (où la taille maximale de la banquise était donc de 15,64 kilomètres carrés). C'est aussi un nouveau record (13 000 km² de moins) par rapport au précédent record qui datait de... 2015. Ce phénomène s'inscrit dans la diminution de plus en plus rapide de la surface maximale atteinte par la calotte glaciaire arctique durant l'hiver. Le fait que ce maximum soit atteint à une date assez tardive (sachant que les scientifiques n'excluent pas qu'une extension maximale supérieure à celle du 24 mars ait lieu durant le mois d'avril) est également une des évolutions qui caactérise la formation de la banquise arctique ces dernières années. En effet les études effectuées sur la période déjà évoquée tendent à démontrer un décalage dans l'année : auparavant le maximum était ainsi atteint en moyenne le 12 mars (soit près de deux semaines avant). A cause de températures jusqu'à 12°C supérieures ! La hausse des températures apparaît comme le facteur majeur de cette diminution de la banquise arctique et les relevés météorologiques viennent corroborer cette idée avec une moyenne des températures relevées supérieure partout en Arctique. Là encore la mer de Kara qui borde l'archipel de Svalbard de même que la région située à proximité même du pôle Nord concentrent les indicateurs les plus élevés. Ainsi, aussi en décembre, février et mars, les températures dans ces régions furent nettement supérieures aux normales de saison. Elles atteignirent 6 degrés de plus que les moyennes habituelles et même jusqu'au 12 degrés supérieurs aux normales en mars pour le nord du Svalbard. Ces températures plus chaudes ne sont pour autant pas les uniques facteurs explicatifs de cette faible extension record de la calotte glaciaire cette année. Les vents en provenance du Sud sont eux aussi responsables en partie de ce phénomène. En effet ils ont empêché les glaces d'atteindre ces mêmes régions en repoussant la banquise plus au Nord. Cette situation fut renforcée par l'entrée via les courants marins, d'eaux en provenance de l'Atlantique Nord qui se mêlèrent aux eaux plus froides de la mer de Norvège qui fait elle partie de l'océan Arctique. Malgré le réchauffement climatique avéré, les scientifiques ne sont pas encore certains qu'il existe une corrélation entre l'étendue hivernale et estivale de la calotte glaciaire. Ce qui est plus sûr c'est l'imminence de la disparition totale de la banquise arctique en été.


Droits de reproduction Cet article (SAUF les illustrations) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 Inte Source : notre-planete.info

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