top of page

Révélations : Obama a autorisé secrètement l’Iran à développer des missiles balistiques d’une portée

  • Photo du rédacteur: Contact CFBO
    Contact CFBO
  • 23 févr. 2017
  • 9 min de lecture

Des responsables iraniens évoquent avoir reçu le consentement non-écrit de l’administration Obama lors des négociations du JCPOA, tolérant le développement de missiles balistiques iraniens d’une portée de seulement 2 000 km.

Le 30 janvier 2017, des sources américaines ont annoncé que l’Iran avait testé, sans succès, un nouveau missile balistique, le Khorramshahr. Selon les rapports, le missile a explosé après un vol de 965 km. [1] Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Zarif (le 31 janvier) et le ministre de la Défense Hossein Dehghan (le 1er février) ont tous deux souligné que l’Iran « ne demande l’autorisation de personne quand il s’agit de son programme de défense ». [2]

Il convient de souligner que si les porte-parole du régime iranien soutiennent que le programme de missiles iranien est défensif, les missiles d’une portée de 2 000 km sont des missiles d’attaque stratégiques. C’est pourquoi l’Iran a dû faire face à des demandes constantes de mettre un terme au développement de ces missiles.

Dans les années qui ont précédé les pourparlers nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, l’Iran avait mis au point des missiles balistiques d’une portée de 2 500 à 5 000 km, qui menaçaient donc l’Europe et même les États-Unis. Dr Hassan Abbasi, théoricien du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et directeur du Centre d’analyse doctrinale de la sécurité des frontières au sein du CGRI, avait déclaré en 2004 : « Nous avons élaboré une stratégie visant à détruire la civilisation anglo-saxonne et à déraciner les Américains et les Anglais ».

« Nos missiles sont maintenant prêts à frapper leur civilisation, et dès que les instructions du Guide [Ali Khamenei] nous parviendront, nous lancerons nos missiles sur leurs villes et leurs installations… En raison de la politique de Khatami et du dialogue entre civilisations, nous avons été contraints de geler notre plan… Or désormais nous sommes à nouveau sur le point d’actualiser ce programme… Le front infidèle mondial est un front contre Allah et les musulmans, et nous devons user de tous les moyens dont nous disposons pour frapper ce front, que ce soit par des opérations suicide ou des missiles. » [3]

Un rapport du quotidien saoudien Al-Sharq Al-Awsat en date du 14 juin 2004 faisait également état du retour des missiles longue portée Shihab 4 et Shihab 5, sur ordre du Guide suprême iranien Ali Khamenei. [4]

Il convient de noter qu’un rapport du 14 décembre 2013 sur le programme iranien de missiles, publié par l’agence de presse Mehr, affiliée au CRGI, immédiatement après l’Accord de Genève, apportait des précisions sur les différents modèles Shihab. Selon le rapport, les missiles Shihab 3D, d’une portée de 2 200 à 3 000 km, « peuvent facilement atteindre les territoires occupés [Israël]… et en couvrir toute la superficie ». Le rapport précise également que le Shihab 4 a une portée de 3 000 km et la capacité de lancer des satellites en orbite, et que « très peu d’informations » ont été publiées sur le Shihab 5. Les diagrammes de l’article comportent également un modèle de Shihab 6. [5]

Missile iranien avec le slogan « Israël doit être rayé de la surface de la Terre » (Fars, Iran, 9 mars 2016)

Les Etats-Unis approuvent le développement de missiles iraniens d’une portée de 2000 km seulement – c’est-à-dire capables d’atteindre Israël

Toutefois, après le début des négociations entre les Etats-Unis et l’Iran, et à l’issue de leur première étape, à Genève en novembre 2013, des officiels iraniens ont commencé à affirmer que le programme de missiles iranien d’une portée de plus de 2000 km avait été restreint.

Ainsi, par exemple, immédiatement après la conclusion de l’accord intérimaire à Genève, le 10 décembre 2013, et en référence à celui-ci, le commandant du CGRI Mohammad Ali Jafari a déclaré que l’Iran était capable de fabriquer des missiles d’une portée de plus de 2000 km mais que Khamenei avait restreint le CGRI à une portée de 2000 km : “Nous voulons augmenter la portée des missiles du CGRI, mais malgré cela, le Guide [Khamenei] nous a limités à une portée de 2000 km. Nous avons la capacité d’accroître la portée de nos missiles, et ceux-ci devraient évidemment pouvoir atteindre Israël… Les lignes rouges du régime n’ont pas été franchies au cours des négociations nucléaires avec le [Groupe du] P5+1 et dans l’accord de Genève ».[6]

De fait, les commandants du CGRI ont souligné que la chose la plus importante pour le régime était de disposer de missiles capables de frapper Israël ; c’est ainsi, par exemple, que le directeur du département aérospatial et missiles du CGRI, Amir Ali Hajizadeh, a déclaré après un lancement de missile en 2016 : “Pour nous, le fléau [incarné par] Israël est évident, et la portée de 2000 km de nos missiles [est destinée] à confronter le régime sioniste”.[7]

Des citations détaillées concernant la volonté explicite du régime iranien de prendre pour cible Israël avec ses missiles peuvent être trouvées dans MEMRI Enquête & Analyse No. 1135, Iranian IRGC Missile Unit Commanders: We’ve Developed 2,000-km Range Missiles And Equipped Hizbullah With 300-km Range Missiles; Fars News Agency: Israel’s Illusions About Its Natural Gas Fields Will Be Buried In The Mediterranean, 3 décembre 2014, et dans la Dépêche spéciale No. 6349, Iran Launches Long-Range Missiles Emblazoned With Slogan: ‘Israel Should Be Wiped Off The Face Of The Earth’, 16 mars 2016.

Le 17 novembre 2014, l’agence de presse affiliée au CGRI Tasnim a publié un diagramme expliquant que l’Iran “se débrouille” avec une portée de 2000 km, qu’il considère comme “souhaitable” et qui couvre la totalité du territoire israélien : “Sous le feu – les commandants de l’armée de la République islamique [d’Iran] ont affirmé à plusieurs reprises qu’avec l’obtention de missiles à longue portée, d’une portée de 2000 km, l’Iran était parvenu au plafond qu’il considérait comme souhaitable, et que pour l’heure, il n’était pas nécessaire d’augmenter cette portée. Même si les Etats-Unis sont à 11 000 km de l’Iran, au cours des dernières années, ils se sont rapprochés des frontières de l’Iran, [et par conséquent] leurs bases militaires, équipements et leurs forces armées sont des cibles pour les missiles iraniens.

De même, le régime sioniste est l’ennemi principal de l’Iran dans la région ; or il se trouve à moins de 1200 km. Par conséquent, des missiles à courte et moyenne portée sont suffisants pour frapper des bases américaines proches de l’Iran, et des missiles à longue portée sont suffisants pour frapper les territoires occupés [Israël]. Le diagramme montre plusieurs de ces bases américaines et aussi les missiles qui effectuent un compte à rebours, en attendant le moment [où ils seront capables] de les frapper”.[8]

En outre, le ministre de la Défense Hossein Dehghan a déclaré le 18 août 2015, en réponse à la question d’un journaliste sur la fabrication de missiles d’une portée supérieure à 2000 km : “Nous ne fabriquons pas de missiles de portée supérieure à 2000 km ».[9]

L’autorisation américaine à l’Iran pour développer des missiles d’une portée atteignant 2000 km – capables de frapper Israël – est-elle une annexe secrète du JCPOA ou une clause tacite ?

Dans leurs déclarations, les officiels du CGRI ont laissé entendre que les restrictions à la portée des missiles iraniens pour qu’ils puissent atteindre Israël mais pas l’Europe faisaient partie de l’accord avec l’Iran. Ainsi, par exemple, le commandant du CGRI Mohammad Ali Jafari a fait référence à un accord du 2 novembre 2015 du CGRI à la résolution 2231 du Conseil de Sécurité des Nations unies, affirmant : “Un des points de cette résolution était la question des restrictions, que certains éléments de l’armée redoutaient. En conséquence, nous avons tenu des réunions au Conseil de sécurité nationale suprême de l’Iran et avons aussi été voir le Guide suprême [Khamenei]. L’équipe de négociateurs [iraniens] a dit aux Occidentaux que nous n’acceptions pas ces restrictions. Ils [les Occidentaux] ont affirmé que ces questions devaient être incluses à la résolution. Même lorsque j’ai rencontré le Guide, il a dit qu’il n’y aurait pas de restrictions aux capacités de développement défensives. La seule restriction concerne les missiles nucléaires, que nous n’avons, de toute évidence, jamais souhaités”.[10]

Le lendemain, le 3 novembre 2015, le chef d’état-major iranien Hassan Firouzabadi a évoqué les remarques de Jafari : “Je confirme les déclarations du commandant du CGRI selon lesquelles l’activité relative aux missiles de l’Iran n’est pas limitée. Nous suivrons deux restrictions : la première est mentionnée dans le JCPOA, et porte sur la question de la planification nucléaire, et la seconde est la portée de 2000 km, qui a déjà été relevée par tous les éléments en Iran”.[11]

Il convient de mentionner que la version en hébreu de ces informations, publiée par [l’office iranien de radio-télévision] IRIB le 4 novembre 2015, mentionnait explicitement, tant dans le titre que dans le texte, le fait que le JCPOA autorisait l’Iran à détenir des missiles balistiques d’une portée de 2000 km. Le texte de l’information en hébreu dit :

« Firouzabadi : l’accord sur le nucléaire promet à l’Iran des missiles d’une portée de 2000 km

Le chef d’état-major de l’armée iranienne Hassan Firouzabadi a souligné que l’Etat, sur les ordres du commandant en chef du CGRI [c.-à-d. Khamenei], s’est engagé notamment à restreindre la planification nucléaire, mais qu’il a le droit de produire des missiles d’une portée de 2000 km.

Firouzabadi a fait ces déclarations hier (mardi), devant un groupe de dirigeants et d’officiels du régime islamique, et a fait référence [aux déclarations] du commandant en chef du CGRI, soulignant que l’Iran respecterait les articles de l’accord nucléaire avec l’Occident incluant une restriction de la planification nucléaire, et qu’en outre, l’Iran avait le droit de détenir des missiles d’une portée de 2000 km.[12]

Ces déclarations indiquent que, même si l’autorisation donnée à l’Iran de développer des missiles capables de frapper Israël n’est apparemment pas une annexe secrète du JCPOA, elle constitue cependant une clause tacite qui fait partie de l’accord sur le nucléaire. Les deux parties ont un intérêt à ne pas publier cet accord par écrit – l’Iran parce qu’il refuse toute référence publique à son programme de missiles, qu’il définit comme défensif mais qui est en réalité offensif, et l’administration Obama, en raison des répercussions qu’entraînerait la révélation de son autorisation donnée à l’Iran de développer des missiles capables de frapper Israël.

Il convient d’observer que la Résolution 2231 (2015) du Conseil de Sécurité des Nations unies constitue une nouvelle concession de l’administration Obama envers l’Iran, en comparaison de la précédente résolution 1929 (2010). Cette concession comporte deux volets :

D’une part, la résolution UNSCR 1929 interdisait à l’Iran de mener toute activité sur des missiles capables de porter des têtes nucléaires, tandis que la résolution UNSCR 2231 a remplacé le mot “capable”, qui fait référence à des spécifications objectives, par l’expression “conçu pour être capable”, qui concerne des questions politiques fluides.

Deuxièmement, alors que la résolution UNSCR 1929 interdisait à l’Iran toute activité nucléaire, la UNSCR 2231 a levé cette interdiction.

Après l’essai de missile iranien du 9 mai 2016, qui a eu lieu après la Journée de mise en oeuvre du JCPOA – et qui avait embarrassé l’administration Obama – le directeur du département aérospatial et missiles du CGRI, Amir Ali Hajizadeh, a déclaré : “les Américains nous ont dit : ‘Ne parlez pas des questions de missiles, et si vous effectuez des essais ou des manoeuvres, ne les mentionnez pas”.[13]

A. Savyon, Yigal Carmon et U. Kafash – MEMRI

A. Savyon est Directrice du Projet Iran de MEMRI ; Y. Carmon est Président de MEMRI ; U. Kafash est chercheur à MEMRI.

[1] Foxnews.com, 30 janvier, 2017.

[2] Yjc.ir, 31 janvier, 2017; Tasnim (Iran), 1er février 2017.

[3] Shargh (Iran), 5 juin 2004; Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 28 mai, 2004. Voir aussi MEMRI Enquête & Analyse No. 181, The Internal Debate in Iran: How to Respond to Western Pressure Regarding Its Nuclear Program, 17 juin 2004 ; MEMRI Dépêche spéciale No. 723, Iran’s Revolutionary Guards Official Threatens Suicide Operations: ‘Our Missiles Are Ready to Strike at Anglo-Saxon Culture… There Are 29 Sensitive Sites in the U.S. and the West…’, 28 mai 2004 ; et MEMRI TV Clip No. 252, Iranian Revolutionary Guard Official In Tehran University Lecture (Part II): We Plan To Target US Nuclear Warheads On US Soil; Should Take Over England, 22 mai 2004.

[4] Une source militaire du ministère de la Défense a affirmé : “Lors d’une réunion la semaine dernière avec les commandants des Gardiens de la Révolution, Khamenei a déclaré qu’Israël planifiait une prochaine attaque contre les installations nucléaires iraniennes et l’armée iranienne, et que la défense et la préparation de l’armée devaient par conséquent être renforcées aussi vite que possible. Khamenei a souligné le fait que l’augmentation des cours du pétrole permettait à l’Iran d’allouer un budget plus élevé à ses projets militaires. Le ministère de la Défense iranien a reçu 1 milliard $ pour reprendre les projets Shihav 4 et Shihab 5. On sait que, dans le passé, l’Iran a mené une expérimentation de missiles Shihab 3 d’une portée de 1200 kilomètres, [pouvant atteindre Israël], mais que le président Khatami avait interrompu le projet du Shihab 4, d’une portée de 2800 km [couvrant l’Europe occidentale] et du Shihab 5, d’une portée de 4900 – 5300 km [pouvant atteindre les Etats-Unis], parce qu’il pensait qu’il était incompatible avec les intérêts stratégiques et les besoins de défense de l’Iran ». Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 14 juin 2004.

[5] Mehrnews.com, 14 décembre 2013.

[6] ISNA (Iran), 10 décembre 2013.

[7] Fars (Iran), 9 mars 2016. Voir MEMRI Dépêche spéciale No. 6349, Iran Launches Long-Range Missiles Emblazoned With Slogan: ‘Israel Should Be Wiped Off The Face Of The Earth’, 16 mars 2016.

[8] Tasnim (Iran), 17 avril 2014. Voir MEMRI Enquête & Analyse No. 1135, Iranian IRGC Missile Unit Commanders: We’ve Developed 2,000-km Range Missiles And Equipped Hizbullah With 300-km Range Missiles; Fars News Agency: Israel’s Illusions About Its Natural Gas Fields Will Be Buried In The Mediterranean, 3 décembre 2014.

[9] Yjc.ir, 18 août 2015.

[10] Fars (Iran), 2 novembre 2015.

[11] Mashregh (Iran), 3 novembre 2015.

[12] Hebrew.irib.ir, 4 novembre 2015.

[13] Voir MEMRI Dépêche spéciale No. 6430, IRGC Aerospace And Missile Force Commander: The Americans Are Telling Us ‘Don’t Talk About Missile Affairs, And If You Conduct A Test… Don’t Mention It’, 15 mai 20


 
 
 

コメント


Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Faire un don avec PayPal

Partenaires

Merci pour votre soutien !

bottom of page